Les sites importants en français sur l'actualité arménienne :
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Magazine en anglais sur l'actualité arménienne :
L'information sur l'Arménie et ses intérêts foisonne sur Internet. Mais malheureusement, on la trouve en anglais. Vous trouverez ici des résumés des articles glanés dans le presse écrite ou électronique.
Article paru sur Internet dans Asbarez le 31 décembre :
Lannée 1997 ne laissera sans doute pas un souvenir
impérissable dans les annales du XXe siècle finissant. Politiquement et
diplomatiquement, elle affiche un bilan plutôt médiocre, sans bouleversement
spectaculaire : le monde se mondialise toujours plus sûrement, sous la
houlette des États-Unis. A Londres comme à Paris, la vague rose est de retour,
confirmant lhomogénéisation politique dune Europe qui veut souvrir à
lEst - la Turquie restant à lécart de ce processus - mais qui va se sentir
à létroit dans des habits institutionnels usés et quelle na pu mettre
au goût du jour de lélargissement. LOTAN, qui a accueilli trois nouveaux
membres lors du sommet de Madrid en juillet, au grand dam dune Russie résignée,
semble plus douée pour cet exercice; il est vrai que lAlliance atlantique
nest quun instrument de cette mondialisation à laquelle lEurope ne peut
que se soumettre et dont Washington impose les règles et le rythme. LAsie en a fait
les frais avec une crise boursière qui trahit la fragilité de ces puissances
émergeantes, qui sont autant de dragons de papier: la banqueroute humiliante de la Corée
du Sud risque dalimenter en retour un nationalisme asiatique, que la Chine, après
avoir avalé Hong Kong, a dores et déjà érigée en idéologie de rechange.
Subissant le contrecoup du séisme politique dans la région des Grands-Lacs,
lAfrique reste la laissée pour compte du développement planétaire; étirant le
même cortège de tragédies, elle nen est pourtant pas moins elle aussi entraînée
dans un grand jeu qui redistribue les cartes au profit des Américains.
A la charnière de plusieurs mondes - russe, occidental et musulman - lArménie
occupe elle aussi une position stratégique sur la ligne de front de la mondialisation;
doù ces oscillations entre un nationalisme quasi naturel arc-bouté sur le Haut
Karabagh et un discours plus mondialiste, qui seront loccasion dun vaste
débat public après les prises de position affichées dans la presse en septembre et en
novembre par le président Ter Pétrossian. Hormis cette polémique, qui prendra
lallure dun pétard mouillé, désamorcé par le non-lieu du
sommet de Copenhague de lOSCE pourtant annoncé comme décisif pour lavenir du
Haut Karabagh, 1997 sera pour lArménie comme pour le reste de la planète, une
année plutôt terne. Sur ce point au moins, lensemble de la classe politique
arménienne montre une rare unanimité, et saccorde pour constater, derrière Vasken
Manoukian, que le bilan nest pas remarquable et que lannée
écoulée na apporté aucun changement significatif dans la vie politique du pays.
Lopposition et les autorités continuent à se regarder en chiens de faïence, même
si le Parti dachnak, qui va entrer dans sa quatrième année dinterdit, a entamé
des négociations en vue de sa réhabilitation; une initiative dailleurs
controversée par ses partenaires de lopposition, UND en tête, qui continue à
bouder les autorités issues des urnes aux législatives de juillet 1995 et de septembre
1996. Sans doute la situation est-elle moins tendue, comme en témoigne le dénouement des
grands procès politiques, affichant des verdicts qui, loin de confirmer les accusations
de complots terroristes lancées par les autorités en 1994 et 1995, semblent traduire une
volonté politique des autorités arméniennes de tourner la page, sans pour autant se
dédire complètement et prendre le risque de perdre la face. Mais le pays légal est loin
de représenter le pays réel; labsence de lopposition au Parlement, si
lon excepte des députés communistes mobilisés autour de la reconstruction de
lUnion autour de la Russie et de la Biélorussie, a suscité des vocations
protestataires sur les bancs dune majorité pourtant acquise au président Ter
Pétrossian.
Robert Kotcharian, appelé en mars à la tête du gouvernement dArménie, a beau
étaler en public ses désaccords avec le président de la République, en
nhésitant pas à comparer le partage des pouvoirs en Arménie avec la cohabitation
à la française, son autorité ne sappuie sur aucune majorité parlementaire. Les
responsables de lopposition ne cachent dailleurs pas une certaine déception,
le premier ministre nayant pas répondu selon eux aux attentes de la population,
toujours étranglée par les difficultés économiques, ni su empêcher avec une réelle
efficacité les progrès de la corruption. Une situation économique toujours précaire
qui a amené le président Ter Pétrossian à lever certains tabous,
singulièrement sur le problème du Karabagh, a constaté le leader du MNA et maire de
Erévan, Vano Siradeghian. Quand bien même les positions affichées par le président Ter
Pétrossian ne se sont pas reflétées dans lattitude de lArménie au sommet
de Copenhague, la question reste posée en cette fin dannée: le président
arménien a-t-il pris le risque de ternir son image auprès de lopinion arménienne
pour le seul but de briser des tabous, ou bien sa volonté politique sest-elle
heurtée à une opposition au sein même du pouvoir? La réponse sera sans doute au coeur
de la vie politique arménienne en 1998...
Retrouvez Asbarez :Ici
Le 3 février 1998, Levon Ter Petrossian annonce sa démission à la télévision nationale.
Son discours :
Chers compatriotes,Des membres du gouvernement ont appelé ma démission. Compte tenu du fait que l'exercice de l'autorité présidentielle est menacé d'un réel danger de déstabilisation du pays, j'accepte et présente ma démission. Je ne m'autorise aucun commentaire ou affirmation pour éviter tour aggravation de la situation. Je ferai seulement remarquer que les discussions autour du problème de l'Artsakh* ne sont qu'une cause dans la crise politique actuelle. Le problème est bien plus profond et est en relation avec les principes fondamentaux de l'état et l'alternative entre guerre et paix.Le temps nous montrera qui a fait quoi pour l'Artsakh* et qui le sacrifie. Rien n'est arrivé d'extraordinaire. Simplement, "le parti de la paix et d'un accord acceptable" a perdu. Nous n'avons pas à en développer d'excessifs complexes. Le parti de la paix a subi des défaites dans des pays plus développés, comme Israël. Mais en Israël comme en l'Arménie tout évolue. Nous ne connaissons qu'une défaite temporaire. Quoi qu'il arrive, un jour ou l'autre, la paix fera son chemin vers la paix.Je vous exhorte à un comportement mesuré. Maintenez l'ordre dans la nation et désignez un nouveau président lors d'élections légales et démocratiques.Ceci sera l'expression de la maturité que nous avons bâtie ces huit dernières années pour notre pays et sera versé au crédit de notre image à l'extérieur.Je souhaite le succès au nouveau président pour le bien et la sécurité du Peuple Arménien. Je vous suis très reconnaissant pour votre confiance et votre soutien.Je remercie également tous mes partisans qui mon entouré tout ce temps et sont encore ici aujourd'hui.Si j'ai pris la décision de démissionner, croyez-moi, c'est que je pense que toute autre solution serait dangereuse pour l'état. Si j'ai fait quelque chose de bien, je ne demande aucune gratitude. Je demande votre indulgence pour mes erreurs et les choses que je n'ai pas pu faire.Levon Ter Petrossian 3 février 1998 * L'Atsakh, c'est le Nagorno Karabarh. |
Télévision azéri channel 2, 4 février
Une réunion du conseil de sécurité s'est tenue au palais présidentiel aujourd'hui 4 février1998 sous la direction du président de la république d'Azerbaïdjan M Heider Alyev.
Le Conseil se rassemblait autour de la situation des derniers jours en Arménie et, en relation avec celle ci, de l'installation du processus de paix dans le conflit arméno azéri.
Le président Azéri M.Heyder Aliyev fit cette déclaration à la presse.
Heider Aliyev : Les azerbaïdjanais ont suivi les récents événements
d'Arménie avec intérêt. Je pense qu'il est essentiel, avec la démission de Levon Ter
Petrossian du poste de président de la république, de rappeler que l'Azerbaïdjan a
fermement défendu la position d'une résolution pacifique du conflit armeno azéri et
nous continueront de défendre cette position à l'avenir. Je pense que le cesser le feu
obtenu obtenu en mai 94 dans ce conflit est un grand succès et durant ces années nous
avons réussi à préserver ce cesser le feu grâce aux efforts de l'Azerbaïdjan et de
l'Arménie. Bakou, 04 fév 98, 14.00 H gmt. |
Cependant malgré ces discours, le processus de paix ne bénéficiera pas des récents événements.
Avec 64% de bulletins exprimés, Robert KOCHARIAN est en tête au premier tour.
Deuxième tour : le 30 mars
Les candidats en lice
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Robert Kocharian : Premier ministre
depuis mars 1997, il assume la présidence par intérim depuis la démission de Lévon Ter
Pétrossian le 3 février dernier. A 43 ans, il passe pour être le tenant d'une position
de fermeté dans le conflit du Haut Karabagh, dont il est originaire; il l'a d'ailleurs
prouvé alors qu'il assumait la présidence du Karabagh avant d'être appelé à la tête
du gouvernement d'Arménie par M.Ter Pétrossian, avec lequel il s'est ouvertement heurté
quant au processus de règlement du conflit.
Ingénieur de formation, M.Kocharian a fait ses classes dans le Parti communiste du Haut
Karabagh, alors région autonome d'Azerbaïdjan, avant de se consacrer à la lutte de
libération nationale dont il fut l'un des principaux acteurs à Stépanakert. Son passage
à la tête du gouvernement d'Arménie a surtout été marquée par des efforts pour
éradiquer la corruption, qui constituent d'ailleurs l'un des axes majeurs de sa campagne,
avec une réforme promise de la Constitution et la restauration des infrastructures
économiques. Candidat sans parti, il dispose du soutien des ministères de force et du
puissant mouvement Yergrabah, mais aussi de la FRA Dachnaktsoutioun. Garant d'une certaine
continuité, mais dans la rupture avec M.Ter Pétrossian, ce statut ambigu peut constituer
dans les urnes un avantage comme un handicap.
Karen Démirtchian : à 66 ans, l'ancien
patron de l'Arménie soviétique devenu patron d'industrie est brusquement surgi du néant
auquel semblait l'avoir condamné l'histoire pour s'afficher, de rumeurs en sondages plus
ou moins fiables, comme un concurrent très sérieux des deux précédents candidats.
Chassé de la scène arménienne par le mouvement du Karabagh, l'ancien premier
secrétaire du Parti communiste de la République socialiste soviétique d'Arménie, fils
très peu spirituel d'un bréjnevisme auquel il doit tout, y compris sa disgrâce durant
la pérestroïka gorbatchévienne, fait un retour aussi insolite que remarqué à Erevan,
où il s'est reconverti dans les affaires, comme tant d'autres apparatchiks; comme eux, il
disposait des relais indispensables pour se retrouver dans le maquis du capitalisme
sauvage de la période de transition. Un solide réseau de relations, en Arménie comme en
Russie, qui lui a permis de se maintenir dans un paysage économique et industriel
sinistré, et de faire fortune dans le secteur le plus lucratif, celui des matériaux de
construction, qui avait alimenté dès l'époque soviétique un marché noir des plus
juteux. Surfant aujourd'hui sur cette vague de la nostalgie que les communistes ne
semblent plus de taille à lui disputer, il représente une menace plus ou moins réelle
pour les vieux routiers de la politique arménienne que sont MM.Kocharian et Manoukian,
avec un programme aux forts accents populistes.
Le président de la république est élu
au suffrage universel direct. Les électeurs doivent être âgés de 18 ans. Le vote est
à bulletin secret.
Il y a 2 217 000 électeurs sur une population totale de 3 793 200 habitants (dernier recensement : janvier 98). Il y a 1 597 bureaux de vote répartis sur 11 régions.
Le mandat présidentiel est de 5 ans.
Un candidat est élu s'il obtient 50 % des voix plus une. Les bulletins nuls sont exclus du compte.
En septembre 1996, Levon Ter Petrossian avait obtenu 52% contre 41% pour Vazgen Manukian.
(résultats au 2 avril)
Karen Demirchian contesterait le résultat et souhaiterait le dénoncer en appel. Une cérémonie d'investiture du nouveau président est prévue le 9 avril, sans doute à l'Opéra de Erevan.
Le Conseil de l'Europe, La Communauté des Etats Indépendants et l'OSCE (pourtant réservée sur le 1er tour) ont insisté sur la bonne tenue des élections.
Le texte complet au format PDF