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L'information sur l'Arménie et ses intérêts foisonne sur Internet. Mais malheureusement, on la trouve en anglais. Vous trouverez ici des résumés des articles glanés dans le presse écrite ou électronique.

97 Une année plutôt terne (janvier 98) Les élections du 30 mars KOTCHARIAN ELU
3 février 98 : Démission du président (03/02/98) Reconnaissance du génocide par la France 
Réactions du président de l'Azerbaïdjan (4/02/98)
Les élections du 16 mars (18/03/98)

Une année plutôt terne

Article paru sur Internet dans Asbarez le 31 décembre :

L’année 1997 ne laissera sans doute pas un souvenir impérissable dans les annales du XXe siècle finissant. Politiquement et diplomatiquement, elle affiche un bilan plutôt médiocre, sans bouleversement spectaculaire : le monde se “mondialise” toujours plus sûrement, sous la houlette des États-Unis. A Londres comme à Paris, la vague rose est de retour, confirmant l’homogénéisation politique d’une Europe qui veut s’ouvrir à l’Est - la Turquie restant à l’écart de ce processus - mais qui va se sentir à l’étroit dans des habits institutionnels usés et qu’elle n’a pu mettre au goût du jour de l’élargissement. L’OTAN, qui a accueilli trois nouveaux membres lors du sommet de Madrid en juillet, au grand dam d’une Russie résignée, semble plus douée pour cet exercice; il est vrai que l’Alliance atlantique n’est qu’un instrument de cette mondialisation à laquelle l’Europe ne peut que se soumettre et dont Washington impose les règles et le rythme. L’Asie en a fait les frais avec une crise boursière qui trahit la fragilité de ces puissances émergeantes, qui sont autant de dragons de papier: la banqueroute humiliante de la Corée du Sud risque d’alimenter en retour un nationalisme asiatique, que la Chine, après avoir avalé Hong Kong, a d’ores et déjà érigée en idéologie de rechange. Subissant le contrecoup du séisme politique dans la région des Grands-Lacs, l’Afrique reste la laissée pour compte du développement planétaire; étirant le même cortège de tragédies, elle n’en est pourtant pas moins elle aussi entraînée dans un grand jeu qui redistribue les cartes au profit des Américains.

A la charnière de plusieurs mondes - russe, occidental et musulman - l’Arménie occupe elle aussi une position stratégique sur la ligne de front de la mondialisation; d’où ces oscillations entre un nationalisme quasi naturel arc-bouté sur le Haut Karabagh et un discours plus mondialiste, qui seront l’occasion d’un vaste débat public après les prises de position affichées dans la presse en septembre et en novembre par le président Ter Pétrossian. Hormis cette polémique, qui prendra l’allure d’un pétard mouillé, désamorcé par le “non-lieu” du sommet de Copenhague de l’OSCE pourtant annoncé comme décisif pour l’avenir du Haut Karabagh, 1997 sera pour l’Arménie comme pour le reste de la planète, une année plutôt terne. Sur ce point au moins, l’ensemble de la classe politique arménienne montre une rare unanimité, et s’accorde pour constater, derrière Vasken Manoukian, que le “bilan n’est pas remarquable” et que l’année écoulée n’a apporté aucun changement significatif dans la vie politique du pays. L’opposition et les autorités continuent à se regarder en chiens de faïence, même si le Parti dachnak, qui va entrer dans sa quatrième année d’interdit, a entamé des négociations en vue de sa réhabilitation; une initiative d’ailleurs controversée par ses partenaires de l’opposition, UND en tête, qui continue à bouder les autorités issues des urnes aux législatives de juillet 1995 et de septembre 1996. Sans doute la situation est-elle moins tendue, comme en témoigne le dénouement des grands procès politiques, affichant des verdicts qui, loin de confirmer les accusations de complots terroristes lancées par les autorités en 1994 et 1995, semblent traduire une volonté politique des autorités arméniennes de tourner la page, sans pour autant se dédire complètement et prendre le risque de perdre la face. Mais le pays légal est loin de représenter le pays réel; l’absence de l’opposition au Parlement, si l’on excepte des députés communistes mobilisés autour de la reconstruction de l’Union autour de la Russie et de la Biélorussie, a suscité des vocations protestataires sur les bancs d’une majorité pourtant acquise au président Ter Pétrossian.

Robert Kotcharian, appelé en mars à la tête du gouvernement d’Arménie, a beau étaler en public ses désaccords avec le président de la République, en n’hésitant pas à comparer le partage des pouvoirs en Arménie avec la cohabitation à la française, son autorité ne s’appuie sur aucune majorité parlementaire. Les responsables de l’opposition ne cachent d’ailleurs pas une certaine déception, le premier ministre n’ayant pas répondu selon eux aux attentes de la population, toujours étranglée par les difficultés économiques, ni su empêcher avec une réelle efficacité les progrès de la corruption. Une situation économique toujours précaire qui a amené le président Ter Pétrossian à “lever certains tabous”, singulièrement sur le problème du Karabagh, a constaté le leader du MNA et maire de Erévan, Vano Siradeghian. Quand bien même les positions affichées par le président Ter Pétrossian ne se sont pas reflétées dans l’attitude de l’Arménie au sommet de Copenhague, la question reste posée en cette fin d’année: le président arménien a-t-il pris le risque de ternir son image auprès de l’opinion arménienne pour le seul but de briser des tabous, ou bien sa volonté politique s’est-elle heurtée à une opposition au sein même du pouvoir? La réponse sera sans doute au coeur de la vie politique arménienne en 1998...

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Démission du président de la république Levon Ter Petrossian

Le 3 février 1998, Levon Ter Petrossian annonce sa démission à la télévision nationale.

Son discours :

Chers compatriotes,

Des membres du gouvernement ont appelé ma démission. Compte tenu du fait que l'exercice de l'autorité présidentielle est menacé d'un réel danger de déstabilisation du pays, j'accepte et présente ma démission. Je ne m'autorise aucun commentaire ou affirmation pour éviter tour aggravation de la situation. Je ferai seulement remarquer que les discussions autour du problème de l'Artsakh* ne sont qu'une cause dans la crise politique actuelle. Le problème est bien plus profond et est en relation avec les principes fondamentaux de l'état et l'alternative entre guerre et paix.

Le temps nous montrera qui a fait quoi pour l'Artsakh* et qui le sacrifie. Rien n'est arrivé d'extraordinaire. Simplement, "le parti de la paix et d'un accord acceptable" a perdu. Nous n'avons pas à en développer d'excessifs complexes. Le parti de la paix a subi des défaites dans des pays plus développés, comme Israël. Mais en Israël comme en l'Arménie tout évolue. Nous ne connaissons qu'une défaite temporaire. Quoi qu'il arrive, un jour ou l'autre, la paix fera son chemin vers la paix.

Je vous exhorte à un comportement mesuré. Maintenez l'ordre dans la nation et désignez un nouveau président lors d'élections légales et démocratiques.

Ceci sera l'expression de la maturité que nous avons bâtie ces huit dernières années pour notre pays et sera versé au crédit de notre image à l'extérieur.

Je souhaite le succès au nouveau président pour le bien et la sécurité du Peuple Arménien. Je vous suis très reconnaissant pour votre confiance et votre soutien.

Je remercie également tous mes partisans qui mon entouré tout ce temps et sont encore ici aujourd'hui.

Si j'ai pris la décision de démissionner, croyez-moi, c'est que je pense que toute autre solution serait dangereuse pour l'état. Si j'ai fait quelque chose de bien, je ne demande aucune gratitude. Je demande votre indulgence pour mes erreurs et les choses que je n'ai pas pu faire.

Levon Ter Petrossian 3 février 1998
Traduction de l'anglais Charles Sarafian

* L'Atsakh, c'est le Nagorno Karabarh.

La démission du président est la dernière péripétie d'un désaccord grandissant au sein du gouvernement Arménien sur la manière de régler le problème de Karabah, et de signer la paix avec l'Azerbaïdjan.
Mr Ter Petrossian soutien de façon appuyée le point de vue des Etats Unis qui défendent l'idée d'un retrait arménien d'azerbaïdjan avant toute discussion sur le statut du Karabah.
L'un des principaux rivaux du président a été le premier ministre,Robert Kocharian. Ces derniers jours, de nombreux alliés du président ont eux même démissionné. Ce fut le cas, entre autres, du ministre des affaires étrangères et du gouverneur de la banque centrale. Le maire d'Erevan et une quarantaine de parlementaires auraient également quitté leurs fonctions.

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Réactions du président d'Azerbaïdjan :

Télévision azéri channel 2, 4 février

Une réunion du conseil de sécurité s'est tenue au palais présidentiel aujourd'hui 4 février1998 sous la direction du président de la république d'Azerbaïdjan M Heider Alyev.

Le Conseil se rassemblait autour de la situation des derniers jours en Arménie et, en relation avec celle ci, de l'installation du processus de paix dans le conflit arméno azéri.

Le président Azéri M.Heyder Aliyev fit cette déclaration à la presse.

Heider Aliyev :

Les azerbaïdjanais ont suivi les récents événements d'Arménie avec intérêt. Je pense qu'il est essentiel, avec la démission de Levon Ter Petrossian du poste de président de la république, de rappeler que l'Azerbaïdjan a fermement défendu la position d'une résolution pacifique du conflit armeno azéri et nous continueront de défendre cette position à l'avenir. Je pense que le cesser le feu obtenu obtenu en mai 94 dans ce conflit est un grand succès et durant ces années nous avons réussi à préserver ce cesser le feu grâce aux efforts de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie.
Aujourd'hui , je déclare que nous continueront d'entretenir ce cesser le feu dans le futur et ferons tout ce qu'il faut pour assurer sa préservation. J'espère que la situation en Arménie se stabilisera rapidement et que nous continuerons les discussions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur un règlement pacifique du conflit selon les principes de l'OSCE retenus à Lisbonne.
Je pense qu'avec la participation et la médiation des membres du groupe de Minsk, Russie, Etats Unis, et France, nous pourrons continuer le processus de discussion sur la paix et atteindre une paix totale, dans la continuité de ce qui a déjà été obtenu.

Bakou, 04 fév 98, 14.00 H gmt.

Cependant malgré ces discours, le processus de paix ne bénéficiera pas des récents événements.


Les élections du 16 mars

Avec 64% de bulletins exprimés, Robert KOCHARIAN est en tête au premier tour.

Deuxième tour : le 30 mars

Les candidats en lice


Robert Kocharian

Robert Kocharian 39.14%
Karen Demirchian 31.16%
Sergey Badalian 11.21%
Azgen Manoukian 12.14%
Paruyr Hairikian 5.45%
David Shahnazarian 0.51%
Artashes Geghamian 0.46%
Vigen Khachatrian 0.28%
Hrant Khachatrian 0.22%
Youri Mkrtchian 0.18%
Aram Sargssian 0.20%

Robert Kocharian : Premier ministre depuis mars 1997, il assume la présidence par intérim depuis la démission de Lévon Ter Pétrossian le 3 février dernier. A 43 ans, il passe pour être le tenant d'une position de fermeté dans le conflit du Haut Karabagh, dont il est originaire; il l'a d'ailleurs prouvé alors qu'il assumait la présidence du Karabagh avant d'être appelé à la tête du gouvernement d'Arménie par M.Ter Pétrossian, avec lequel il s'est ouvertement heurté quant au processus de règlement du conflit.

Ingénieur de formation, M.Kocharian a fait ses classes dans le Parti communiste du Haut Karabagh, alors région autonome d'Azerbaïdjan, avant de se consacrer à la lutte de libération nationale dont il fut l'un des principaux acteurs à Stépanakert. Son passage à la tête du gouvernement d'Arménie a surtout été marquée par des efforts pour éradiquer la corruption, qui constituent d'ailleurs l'un des axes majeurs de sa campagne, avec une réforme promise de la Constitution et la restauration des infrastructures économiques. Candidat sans parti, il dispose du soutien des ministères de force et du puissant mouvement Yergrabah, mais aussi de la FRA Dachnaktsoutioun. Garant d'une certaine continuité, mais dans la rupture avec M.Ter Pétrossian, ce statut ambigu peut constituer dans les urnes un avantage comme un handicap.

Karen Démirtchian : à 66 ans, l'ancien patron de l'Arménie soviétique devenu patron d'industrie est brusquement surgi du néant auquel semblait l'avoir condamné l'histoire pour s'afficher, de rumeurs en sondages plus ou moins fiables, comme un concurrent très sérieux des deux précédents candidats. Chassé de la scène arménienne par le mouvement du Karabagh, l'ancien premier secrétaire du Parti communiste de la République socialiste soviétique d'Arménie, fils très peu spirituel d'un bréjnevisme auquel il doit tout, y compris sa disgrâce durant la pérestroïka gorbatchévienne, fait un retour aussi insolite que remarqué à Erevan, où il s'est reconverti dans les affaires, comme tant d'autres apparatchiks; comme eux, il disposait des relais indispensables pour se retrouver dans le maquis du capitalisme sauvage de la période de transition. Un solide réseau de relations, en Arménie comme en Russie, qui lui a permis de se maintenir dans un paysage économique et industriel sinistré, et de faire fortune dans le secteur le plus lucratif, celui des matériaux de construction, qui avait alimenté dès l'époque soviétique un marché noir des plus juteux. Surfant aujourd'hui sur cette vague de la nostalgie que les communistes ne semblent plus de taille à lui disputer, il représente une menace plus ou moins réelle pour les vieux routiers de la politique arménienne que sont MM.Kocharian et Manoukian, avec un programme aux forts accents populistes.

Le président de la république est élu au suffrage universel direct. Les électeurs doivent être âgés de 18 ans. Le vote est à bulletin secret.

Il y a 2 217 000 électeurs sur une population totale de 3 793 200 habitants (dernier recensement : janvier 98). Il y a 1 597 bureaux de vote répartis sur 11 régions.

Le mandat présidentiel est de 5 ans.

Un candidat est élu s'il obtient 50 % des voix plus une. Les bulletins nuls sont exclus du compte.

En septembre 1996, Levon Ter Petrossian avait obtenu 52% contre 41% pour Vazgen Manukian.

 

Les élections du 30 mars

(résultats au 2 avril)

bulletins comptés : 86 % (le comité des elections a 60 heures pour terminer le décompte)

Robert Kotcharian : 59,15 %

Karen Demirchian : 40,85 %

Karen Demirchian contesterait le résultat et souhaiterait le dénoncer en appel. Une cérémonie d'investiture du nouveau président est prévue le 9 avril, sans doute à l'Opéra de Erevan.

Le Conseil de l'Europe, La Communauté des Etats Indépendants et l'OSCE (pourtant réservée sur le 1er tour) ont insisté sur la bonne tenue des élections.


La séance du 29 mai à l'Assemblée Nationale Française.

Je n'ai pas l'habitude d'utiliser le terme "émotion". Mais je vous invite avec émotion à découvrir les minutes de cette séance.

Le texte complet au format PDF

 

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Charles Sarafian dernière mise à jour : 02/07/2000