Par sa situation géographique, L'Arménie se trouve entre deux mondes,
le monde oriental et le monde méditerranéen, mais elle est plus proche de ce dernier par
son origine et surtout par sa culture et sa religion. Pendant la période antique, alors
que l'art arménien était en voie de formation, l'influence iranienne a été aussi
importante que l'influence hellénistique ; mais avec le triomphe du christianisme, et
l'invention de l'alphabet, l'Arménie s'est rapprochée culturellement du monde
méditerranéen plus qu'auparavant. Les traductions des oeuvres de l'antiquité, des
écrits religieux grecs et syriaques, poursuivies au cours des siècles, ont exercé une
grande influence sur la pensée des arméniens et les ont rendus plus réceptifs à
certaines formes artistiques, surtout dans le domaine des arts figuratifs.
Avant d'essayer de dégager des traits caractéristiques dans les différents domaines de
l'art arménien, un fait doit être mis en lumière. On connaît peu d'exemples d'un pays
à l'histoire aussi tourmentée que celle de l'Arménie, ravagé par les guerres et les
invasions, occupés par des puissances étrangères, souvent ennemies de sa religion, qui
ait laissé un héritage artistique aussi riche. Les historiens mentionnent souvent les
monuments et les trésors qui ont été détruits. Step'annos Orbélian rapporte, par
exemple, qu'en s'emparant de la forteresse de Baghaberd, les turcs seldjoukides
détruisirent dix mille manuscrits et objets précieux que les moines de Tat'ev et
d'autres monastères de la province de Siounik' y avaient déposés pour plus de
sécurité.
les mémoriaux des manuscrits relatent les conditions difficiles du travail des scribes,
obligés parfois de fuir d'un monastère à l'autre. Dès que les circonstances le
permettaient, on se remettait à l'oeuvre : de nouvelles églises étaient fondées, et
les activités menées plus loin en clandestinité dans les monastères étaient
poursuivies avec plus d'ardeur. Tous ces faits montrent une volonté de survie non
seulement en tant qu'entité nationale, mais aussi par les créations artistiques.
L'art Arménien, Sirapie der Nersessian Flammarion 1989
La musique avait déjà une large part dans la formation culturelle d'Ourartou. Chants de labour et pastourelles, furent rapidement rejoints dans le répertoire par les morceaux dédiés aux événements, guerre, mariage etc... Sous Tigrane Le Grand, des progrès remarquables furent enregistrés dans les arts. C'est l'art des Goussans, équivalents de nos trouvères et troubadours. En cliquant ici découvrez toute la richesse d'une musique qui parle directement à l'âme, ou à l'esprit selon vos penchant. Vous mesurerez ce que l'on doit au père Komitas le Bartok arménien. Mais la musique d'aujourd'hui vous attends aussi. | |
L'architecture occupe une place unique dans la culture arménienne. Depuis des temps immémoriaux, les Arméniens ont été des bâtisseurs acharnés, choisissant le mortier et la pierre pour exprimer leur génie, leur créativité et leurs aspirations. Une fois encore, le fait que l'Arménie fut la première nation chrétienne eut une influence considérable sur l'art. A part la vision de Massis (le mont Ararat), la simple vue d'une petite église arménienne évoque, seule, toute l'âme du pays. | |
Je vous invite à retrouver avec émotion et curiosité une subtile "arménité" qui se dégage de cette imposante production des peintres "d'origine arménienne". Chacun a pris la manière de son pays d'adoption ou de ce pays sans frontière qu'est l'Art d'une période, d'un style ou d'un courant de pensée. Mais on trouvera ici ou là une nostalgie, une référence aux légendes, un style, un symbole qui rappelle sourdement l'héritage arménien de l'artiste. | |
Charles Sarafian dernière mise à jour : 01/01/98