Somoghon
SOGHOMONIAN, est né en 1869 en Turquie ottomane. Orphelin très jeune, il fut
séminariste à Etchmiadzine. Ordonné prêtre en 1895, il choisit le nom de Komitas en
mémoire du compositeur du 7eme siècle. Ses études se poursuivent à Berlin et il fut un
des premiers musicologues de l'International Music Society fondée dans cette même ville.
Il retourna en Arménie (turque) en 1899 et consacra 11 années à parcourir le pays pour
noter la musique et les chants traditionnels arméniens.
On ne peut parler de la musique arménienne sans parler du R.P. Komitas. Il a su en
retrouver les éléments les plus viables et les traits nationaux les plus
caractéristiques. Il en révéla les plus beaux morceaux, les travailla, les épura de
toute influence étrangère, suivant la même démarche que Bartok en Hongrie. Ce travail
acharné, éclairé, n'aurait jamais pu être entrepris quelques années plus tard, le
travail du père Komitas ayant précédé de très peu le génocide des Arméniens.
En avril 1915, Komitas dirigeait le coeur arménien de Constantinople, une formation de
300 choristes depuis 5 ans. Il sera déporté comme tous les intellectuels arméniens mais
eut la chance de survivre. Malheureusement, sa santé mentale ne résista pas au
traumatismes du génocide. Il fut interné en Turquie puis à Paris où il mourut en 1935.
Ses restes ont été transférés à Erevan.
"Le chant est un don naturel des paysans. Tous créent et chantent et chacun a sa part dans la constitution du répertoire national de la chanson... la chanson rustique appartient au peuple illettré, mais cette humble origine ne l'empêche pas d'être un art, transmis oralement Avec une persistance exemplaire."
"Dans la musique rustique arménienne, l'accent et le temps sont absolument indépendants l'un de l'autre. Il faut chanter ces chansons en s'inspirant des paroles et par les signes indiqués sur les notes et non point selon les règles d'accentuation de la musique occidentale. Il faut les chanter très lié,doux, calme, expressif et sans port de voix."
Komitas